Ny-Ålesund, l’agglomération la plus septentrionale du monde

Au sommet du monde, à seulement 1 200 km du pôle Nord, Ny-Ålesund est l’agglomération la plus septentrionale du monde. Elle est située sur la rive nord du Kongsfjord, sur la côte ouest du Spitzberg, la plus grande île de l’archipel du Svalbard.

Dans le passé, les explorateurs et les mineurs y ont formé des communautés uniques. C’est maintenant au tour des scientifiques ; Ny-Ålesund est un centre international réputé pour ses projets de recherche sur le climat.

Connue sous le nom de Kings Bay jusqu’en 1925, la petite ville de Ny-Ålesund a commencé sa vie en tant que ville minière en 1916. Le charbon était transporté par train depuis les mines jusqu’aux navires qui attendaient dans la baie. Ces cargos ne disposaient que d’une petite fenêtre de quelques mois pour collecter leur chargement avant que la glace n’envahisse le Kongsfjord pendant l’hiver arctique.

À l’époque de l’exploitation du charbon, les explorateurs de l’Arctique qui voulaient atteindre le pôle Nord utilisaient Ny-Ålesund comme camp de base. En 1926, Roald Amundsen, Lincoln Ellsworth et le concepteur italien de dirigeables Umberto Nobile ont fait partir le dirigeable Norge de Ny-Ålesund pour le faire voler au-dessus de l’océan Arctique. Il s’agissait du premier vol au-dessus du toit du monde.

Deux ans plus tard, Umberto Nobile revint à Ny-Ålesund pour survoler à nouveau le pôle Nord, cette fois-ci à bord d’un dirigeable italien. L’équipe s’est écrasée au nord du Spitzberg et un Umberto Nobile blessé ainsi que la moitié de son équipage se sont fait secourir. Tragiquement, Roald Amundsen, en bon héros, s’est précipité dans un hydravion pour aider à retrouver son ami, mais a péri lors du sauvetage, mettant fin à sa vie d’explorateur, l’un des plus célèbres au monde.

La communauté minière a continué à gagner sa vie ici jusqu’en 1963, date à laquelle, après une série de catastrophes ayant fait trop de victimes, les mines ont finalement été jugées trop dangereuses et ont été fermées.

La fin de l’exploitation minière n’a pas été la fin de Ny-Ålesund. Avec la disparition des mines, l’Organisation européenne de la recherche a choisi l’endroit comme centre de recherche. En 2019, le Conseil de la recherche de Norvège a promu la candidature de la ville pour qu’elle devienne un centre d’activités de premier plan dans le domaine de la recherche arctique. Dans le même temps, le Conseil a accepté de préserver le patrimoine culturel unique de Ny-Ålesund.

Si vous visitez Ny-Ålesund aujourd’hui, parmi la plus grande collection de bâtiments protégés du Spitzberg, vous trouverez un centre essentiel pour la recherche internationale, avec 11 stations, chacune dotée d’un équipement de laboratoire haute technologie pour l’analyse de divers domaines de la glaciologie, de l’océanographie, de la géologie, de la physique et de la biologie.

La station de recherche de Ny-Ålesund héberge 35 résidents permanents tout au long de l’année, auxquels s’ajoutent 60 scientifiques venant du monde entier pendant les mois d’été. L’Institut polaire norvégien, géré par le ministère norvégien du climat et de l’environnement, est chargé d’accueillir et de coordonner leurs recherches et leurs activités.

Ny-Ålesund est une véritable frontière, à la fois en étant la ville la plus au nord que la plupart d’entre nous ne visiteront jamais, et en repoussant les limites de la science et de la connaissance. Il n’y a vraiment rien de comparable sur terre.

De novembre à fin janvier, le soleil reste sous l’horizon toute la journée et Ny-Ålesund s’abandonne à l’obscurité. Mais lorsque les températures commencent à monter et que la lumière du jour revient, la glace de mer recule suffisamment pour que nous puissions à nouveau explorer les fjords de l’archipel. La ligne du Spitzberg passe par Ny-Ålesund de mai à septembre.

Pendant les mois d’été, le soleil ne descend jamais sous l’horizon et les températures peuvent atteindre quatre degrés, mais vous aurez toujours besoin de bottes solides, d’un manteau chaud, de gants et d’un chapeau pour être à l’aise, ainsi que d’une bonne paire de lunettes de soleil.

Les longues heures de lumière du jour en font le moment idéal pour observer la faune et la flore de cette région sauvage du nord. Vous aurez peut-être la chance de voir des baleines à bosse ou des bélugas, des morses, des renards arctiques, des rennes du Spitzberg et même un ours polaire, ainsi que les nombreuses espèces d’oiseaux marins qui se reproduisent dans la région.